Zoom sur une technologie
Zoom sur une technologie

Rédaction : L. Trouche, contributeurs : C. Faure, M. Noguès, J. Salles
10 octobre 2006
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L’évolution des outils de calcul est un processus long, qui commence avec le début des mathématiques elles-mêmes. L’arrivée de calculatrices dans les classes, depuis la fin des années 1970, marque cependant une rupture pour l’enseignement des mathématiques :
  • pour la première fois depuis le début de l’enseignement obligatoire, ce sont les élèves qui ont importé ces outils dans les classes, précédant les demandes des professeurs et les prescriptions institutionnelles ;
  • les évolutions technologiques ont été très rapides, passant des machines à calculer de bureau de 1975 aux calculatrices scientifiques de 1980, puis aux calculatrices dites graphiques (c’est-à-dire disposant d’un écran permettant des représentations graphiques en deux dimensions) de 1990, enfin aux calculatrices symboliques (c’est-àdire ne manipulant pas seulement des expressions numériques, mais aussi des expressions symboliques et faisant du calcul exact) depuis 1995.
L’écart entre une calculatrice et un ordinateur portable tend à se réduire, du point de vue des capacités de mémoire, des applications intégrées et de l’ergonomie, mais il reste encore trois différences :
  • une différence de taille : les écrans des calculatrices restent petits, ne se prêtant en fait qu’à une utilisation individuelle ;
  • une différence d’accès : une calculatrice est plus facilement disponible qu’un ordinateur (elle peut fonctionner sur sa propre batterie beaucoup plus longtemps ; de plus, l’ouverture d’une application est quasi instantanée sur une calculatrice, ce n’est pas le cas sur un ordinateur) ;
  • une différence de contexte d’utilisation : une calculatrice est essentiellement dédiée à des tâches mathématiques, un ordinateur a un spectre d’utilisation beaucoup plus large.
Savoir utiliser une calculatrice est un objectif de l’enseignement des mathématiques en France, comme Jacques Moisan, doyen de l’Inspection Générale, le rappelle :
« L’utilisation des calculatrices – qui n’est pas exclusive de l’apprentissage des tables d’addition et de multiplication et du calcul mental ou posé - est préconisée dès l’école primaire dans les nouveaux programmes et se poursuit tout au long de l’enseignement secondaire. L’apprentissage de leur utilisation critique est un point essentiel de la formation enmathématiques » (Moisan 2006).
Trente ans après l’apparition des premières calculatrices, un écart important demeure cependant entre les prescriptions institutionnelles (qui recommandent d’utiliser systématiquement les calculatrices) et la réalité des classes. L’intégration des calculatrices a suscité de nombreuses études, en particulier à l’IREM de Montpellier . On trouvera, à la fin de cette fiche, les références à des brochures de cet IREM qui analysent les outils (calculatrices graphiques, puis symboliques) et font des propositions pour l’intégration dans les classes. On trouvera aussi les références d’articles parus dans Repères, la revue des IREM, ou des revues de recherche sur l’enseignement des mathématiques. On trouvera enfin les références de documents de synthèse, en particulier les actes d’un colloque francophone européen qui s’est tenu à la Grande-Motte près de Montpellier (Guin 99) et une étude synthétique sur les recherches menées au niveau international (Guin et Trouche 2002, p. 21).
Cette fiche donne des indications techniques et didactiques pour mieux maîtriser l’intégration des calculatrices dans les classes, elles ne constituent pas un mode d’emploi, mais comportent des éléments de méthode permettant de constituer ses propres modes d’utilisation. Chaque fois que ce sera nécessaire, cette fiche renverra à des documents plus complets.
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